LEXIQUE
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Danse
La danse, au même titre que la musique fait naturellement partie des activités quotidiennes grecques, qu'elles soient religieuses, sociales voire même militaires. On en recense plus de 200 différentes. Homère y fait déjà référence la décrivant tour à tour comme une distraction naturelle, un spectacle acrobatique, ou un mime venant en renfort d'une histoire. Les danseurs peuvent être professionnels, esclaves, prostituées, voire simples citoyens s'amusant lors d'un banquet...

Décélie
Dème attique situé à une vingtaine de kilomètres d'Athènes. De là, on pouvait voir les navires qui entraient dans le port du Pirée. Sur les conseils d'Alcibiade, les spartiates l'occupèrent en 413 pendant la guerre du Péloponnèse tenant ainsi Athènes à leur merci jusqu'à la fin de la guerre.

Dèlos
La plus petite île des Cyclades et important centre religieux où se cotoyaient les cultes d'Apollon, d'Artémis, de Léto, et des sanctuaires de Zeus et d'Athéna. Dèlos fut également le siège de la première confédération maritime athénienne, ruinée par Mithridate en 88 av. J.-C. L'exceptionnelle prospérité de l'île du IIème siècle a été favorisée par la ruine des cités rivales (Rhodes après 166, Carthage et Corinthe en 146), ce qui lui apporta un afflux de capitaux et de travailleurs immigrés, la construction de somptueuses villas, le développement d'un urbanisme autour des sanctuaires et des marchés, la naissance des corporations ou confréries étrangères.

Délos (confédération)
Alliance que formèrent les cités grecques pour lutter contre les Perses en 477 après les avoir refoulé de Grèce. A la demande de tous les alliés, c'est Athènes qui prit la tête de la confédération qui comprenait des cités ioniennes d'Asie Mineure, l'Hellespont, la Propontide et la plupart des îles de la mer Egée. Délos devint le siège de la confédération et abrita son trésor.
Certaines cités (parmi environ 200) qui disposaient d'une flotte comme Chios, Lesbos ou Samos fournissaient les navires à l'alliance tandis que les autres versaient un tribut.
Au début, la confédération entreprit des opérations militaires contre les Perses et étendit son contrôle aussi bien en Grèce qu'en Asie Mineure, mais lorsque Callias négocia la paix entre les Athéniens et les Perses, la confédération perdit toute sa raison d'être et prit un nouveau caractère.
Après le désastre de l'expédition d'Egypte, le trésor fut arbitrairement transféré à Athènes et la confédération devint une alliance contrôlée par Athènes. Entre 460 et 456, le trésor de Délos fut utilisé pour bâtir de nouveaux monuments et la cité obligea ses alliés à utiliser ses propres poids, mesures, et monnaies.
En 446 Athènes et Sparte signèrent la paix de Trente ans et la révolte de Samos en 440 fut la dernière avant la guerre du Péloponnèse qui éclata en 431.
Jusque là, Athènes était trop puissante pour qu'on lui résiste, mais avec la défaite de l'expédition de Sicile en 413 la révolte s'étendit parmi les cités grecques et seule Samos demeura loyale à Athènes après la défaite d'Aigos Potamos en 405.
La fin de la guerre marqua la fin de l'empire athénien.

Delphes
Ville de Phocide et important centre religieux à partir du VIIème siècle grâce à l'oracle d'Apollon qui se manifestait par l'intermédiaire de la Pythie pour être ensuite interprété par des prêtres. Ces oracles très prisés par les chefs d'état de tout le monde grec ont parfois joué un rôle politique important. L'influence de Delphes commenca à décliner au IVème siècle à la suite des guerres sacrées, le sanctuaire perdit toute influence religieuse sous la domination romaine.

Démagogue
Littéralement "celui qui conduit le peuple"avec à l'origine, une idée de justice. C'est à partir de la guerre du Péloponnèse que le terme prendra une connotation péjorative et s'appliquera à tous ceux qui mènent le peuple par la flatterie. Pour Thucydide ou Aristophane, Cléon est l'exemple type de l'orateur démagogue, habile à exploiter la crédulité de la foule.

Dème
Division territoriale et administrative créée par Clisthène et qui correspondrait pour nous à une municipalité. Les citoyens d'Athènes sont répartis en 139 dèmes (villages ou quartiers) où ils sont inscrits sur un registre. L'appartenance au dème est héréditaire. Le dème est inclut dans une tryttie, et la tryttie dans la tribu. Chaque dème avait ses terres communes, ses dieux, sanctuaires et fêtes.

Démiurge
A l'époque archaïque, les démiurges sont des devins, hérauts, médecins, et artisans. Avant Clisthène, ils composaient une classe à côté des Eupatrides, et formaient la plèbe avec les géomores.
L'histoire de la formation de la démocratie est l'histoire de leur lutte contre les Eupatrides et leur recherche d'égalité des droits.

Démocratie
De "démos" : peuple et "kratos" : pouvoir. Littéralement : autorité du peuple, les décisions étant prises à la majorité des voix. Souveraineté de la loi, égalité et liberté politique sont ses 3 grands principes à l'exception près que les grecs excluaient femmes et esclaves de leur "démos". Les penseurs du IVème siècle distinguent la démocratie de l'aristocratie et la monarchie, autres formes de gouvernements identifiés dès la période antique.

Démons
Près des dieux se trouvent les démons qui interviennent de manière similaire dans la vie des hommes. Hésiode en évoque 2 sortes : Epichthoniens, ils vivent sur terre et sont justes, issus des hommes de la race d'or, auxiliaires de Zeus, ils sont les gardiens des hommes. Hypochthoniens, ils vivent sous terre et sont injustes, issus des hommes de la race d'argent livrés à la demesure. Tous ces démons sont anonymes et sans représentation mais ont malgré tout joué un rôle important dans les croyances populaires.

Dendromancie
Divination par les arbres et le bruissement de leurs feuilles pratiquée dans le sanctuaire de Zeus à Dodone

Devins
Même si l'activité des devins a un caractère religieux, ils ne font pas partie des "fonctionnaires " de la cité. Le devin reconnaît et interprète les présages, pratique divers modes de divination et peut être consulté par un particulier ou par la cité. Il est également présent lors des opérations militaires à l'instar de Calchas pendant la guerre de Troie ou Tirésias qui officiait pour la cité de Thèbes.

Diadoque
Littéralement : "successeur". Désigne les compagnons d'Alexandre qui se disputent son héritage après sa mort en 323. Certains fondent les principales dynasties des grands royaumes hellénistiques (Antigonides, Lagides, Séleucides).

Dialectes
Si l'on en juge par les différentes inscriptions retrouvées, les Pelasges, premiers habitants de la Grèce, semblent avoir parlé une ou plusieurs langues très structurées grammaticalement puisque l'on retrouve les traces de déclinaisons, conjugaisons, préfixes, suffixes et les inscriptions retrouvées sur des tablettes mycéniennes du XIIIème siècle appartiennent à une langue indo-européenne, le linéaire B, sorte de proto-grec dont l'achéen sera tiré.
Plus tard, à l'époque homérique, on trouve la trace de 4 dialectes principaux.
l'éolien (Théssalie, Lesbos, Béotie)
le dorien (Péloponnèse, Rhodes, Crête, Colonies de Grande Grèce et de Sicile)
l'ionien (Attique, Cyclades, Asie Mineure...) Dérivé : Attique
l'arcadochypriote (Arcadie, Pamphylie, Chypre) qui semble dérivé de l'achéen.
La langue employée par Homère semble être un mélange de termes achéens, éoliens et ioniens. A Athènes, lors des représentations théatrales, le choeur s'exprime souvent en Dorien tandis que les dialogues s'expriments en attique. A priori, le mélange des différents dialectes ne gênait personne.
Le dialecte dans lequel un auteur écrit n'est pas forcément celui correspondant à la région où il est né ou vit. En fait, les auteurs adoptent le plus souvent le dialecte de la région où le genre est né. Par exemple, le lyrisme choral est né dans une région où le dorien était parlé, donc toutes les oeuvres de ce genre sont écrites dans une forme de dorien littéraire, même si elles sont composées par un Béotien (Pindare) ou un ionien (Bacchylide).
Le grec commun ou "koinè" ne se développera qu'à l'époque hellénistique. Il est basé sur l'attique, langue qu'avait adopté Alexandre de préférence au macédonien semi-barbare. La Koinè est la langue de la septante et du nouveau testament.

Diasparagmos
Sacrifice faisant partie du rituel dionysiaque qui consiste à déchiqueter à main nue un animal vivant

Dieux et religions
Les croyances populaires grecques voient des dieux partout : chaque arbre, chaque source à son dieu ou sa nymphe, chaque héros à son culte, tout comme il existe des cultes pour les phratries et les dèmes.
Pour les grecs, les dieux ne sont pas extérieurs au monde. Ils n'ont pas créé l'univers ni les hommes, mais ont eux-mêmes été créés. Ils n'ont pas toujours existé, mais se sont emparés du pouvoir. Ils ne sont pas éternels mais seulement immortels et sont soumis au destin.
La religion grecque dont la mythologie est au centre, représente ses dieux sous des traits distinctifs et individualisés. Ils ont chacun un nom, des attributs propres (l'égide d'Athéna, le trident de Poséidon, le caducée d'Hermès), une apparence physique, des attitudes caractéristiques, une histoire personnelle et un état-civil. Au cours du temps, ils ont en outre reçu une multitude d'épithètes cultuelles qu'on appelle "épiclèses" et qui varient en permanence en fonction du lieu de culte ou l'aspect particulier invoqué. Ainsi on connaît toute une série de Zeus : Zeus Polieus - protecteur de la cité ; Zeus Sôter - sauveur ; Zeus Xénios - des suppliants ; Zeus Ombrios - pluvieux ; et même un Zeus Apomyos (qui détourne les mouches). Athéna n'est pas épargnée, et l'on rend hommage à Athéna Polias - protectrice de la cité ; Athéna Nikè - garante de la victoire ; Athéna Hygeia - protectrice de la santé ; Athéna Hippia - protectrice des chevaux…. Pour Apollon, on connaît une centaine d'épiclèses qui renseignent sur les fonctions très diverses qu'il peut assumer. Il n'y a pas non plus de panthéon reconnu dans toute la Grèce, mais des panthéons locaux qui peuvent varier. Seul le chiffre ne varie pas, il y a toujours 12 dieux.

Digamma
Nom que portait la consonne grecque correspondant au son "w" et dont la forme écrite ressemblait à un F. Ce son existait dans tous les dialectes grecs mais a peu à peu disparu.

Dikè
Action judiciaire privée, différente de l'accusation publique dite "graphê".

Dionysies
Importantes fêtes religieuses. En Attique, il y en a 2 par an : les grandes Dionysies à Athènes vers mars-avril, les Petites Dionysies ou Dionysies rurales organisées au niveau du dème, en décembre-janvier et les lénéennes en janvier-février.
Présidées par le prêtre de Dionysos, elles débutaient par une grande procession où de jeunes hommes déguisés en satyres traversaient la ville en transportant l'image du dieu, accompagnés des bacchants et bacchantes, officiants de Dionysos. Après ces processions dionysiaques qui occupaient la première journée, la fête pouvait réellement commencer.
Le second jour était consacré aux concours lyriques et dithyrambes, le troisième aux comédies (3 poètes à l'époque classique), et les 4ème, 5ème et 6ème jours étaient réservés aux tragédies. Un jour par poète préalablement choisis par le chorège, qui devait alors présenter 3 tragédies et un drame satirique au cours de la journée.

Dipylon
Littéralement : "double porte". Porte principale d'Athènes située dans le quartier du céramique sur le chemin qui mène de l'Agora à l'Académie.

Discobole
Statue dont l'original avait été réalisé en bronze par Myron. L'original est perdu, mais il nous est connu par les copies romaines sculptées en marbre.

Divination
La divination ou mantique était une partie essentielle - et officielle - de la religion antique. Elle reposait sur la croyance que les dieux pouvaient révéler aux hommes ce qui leur était caché dans le passé, et, plus généralement, dans l'avenir.
Plusieurs procédés sont utilisés par les grecs, dont une catégorie de divination dite "naturelle" :
les songes ou interprétation des rêves. Un malade pouvait dormir dans le temple d'Asclépios afin de recevoir en songe une suggestion du dieu concernant la guérison de sa maladie
les prophéties des sites oraculaires (Delphes, Dodone, Cumes...). Le dieu parlait par l'intermédiaire d'un porte-parole (prophêtês) tel que la Pythie à Delphes ou la sibylle de Cumes et un prêtre assurait la transcription.
En parallèle à la divination naturelle, on trouve la divination "artificielle" fondée sur l'observation des animaux, plantes ou objets Parmi ces procédés :
l'augure qui est l'observation du comportement des oiseaux
l'observation des entrailles des animaux sacrifiés
prédictions effectuées à partir de certaines actions humaines involontaires telles que les tics ou éternuements.
les jets de dés ou tirage au sort, fréquents à certains endroits.
La plupart des grecs acceptaient les formes de divination en vigueur de leur temps mais avaient tendance à être méfiants vis-à-vis des nouveaux procédés

Dodécanèse
Archipel de la mer Egée, composé de 12 îles également appelées Sporades du Sud : Cos, Kalymnos, Patmos, Rhodes

Dodone
Ville d'Epire et sanctuaire panhellénique, temple et oracle de Zeus situé dans une forêt de chênes (le bruissement des feuilles d'arbres figurait la voix du dieu). Il fut très fréquenté pendant la guerre du Péloponnèse mais plus tard il fut supplanté par l'oracle de Delphes.

Dokimasie
Examen d'aptitude à la fonction de magistrat, mais tous les nouveaux membres des différentes catégories civiques, comme les éphèbes avaient cette dokimasie à passer à condition bien sûr de remplir certaines conditions telles que le droit de cité, l'âge, la classe censitaire ou la moralité. L'héliée était le tribunal responsable de la dokimasie sauf pour les archontes et les nouveaux bouleutes, qui passaient cet examen devant le tribunal de la boulè.

Doride
Région de Grèce continentale qui passe pour avoir été le berceau de la race des doriens.

Doriens
Dernier peuple indo-européen à émigrer en Grèce vers 1300/1200 av. J.C.. Ils détruisirent la civilisation mycénienne, repoussèrent les Achéens et les éoliens, puis colonisèrent les Cyclades, Rhodes, la Crête, la Carie grâce à la supériorité de leur armement. Leur apport artistique et technique fût important : ils connaissaient l'usage du fer, montaient à cheval et incinéraient leurs morts.
A partir du IXème siècle, le syncrétisme de l'ancienne culture mycénienne transformée par l'apport dorien constitue peu à peu la civilisation grecque.

Dorien
Ancien dialecte parlé dans les régions où s'établirent les Doriens.

Dorique
Le plus ancien des ordres architecturaux du monde grec (VIIème siècle) est caractérisé par un chapiteau demi-circulaire sans ornement et une colonne sans base, assez épaisse et légèrement conique, comportant 20 cannelures larges et peu profondes. Il se distingue par sa simplicité.

Doryphore
Statue de bronze réalisée par Polyclète vers 445 représentant un athlète nu tenant une lance.

Drachme
Unité monétaire athénienne qui valait 6 oboles

Droit
Jusqu'au Vème siècle la législation athénienne instituée par Solon et Dracon resta en vigueur. En 507, lorsque Clisthène instaura la démocratie l'ecclésia vota les lois, appelées "nomoi", ou les décrets appelés "psêmphismata" (votations), les premières semblant plus fondamentales ou permanentes que les secondes.
Les lois étaient ensuite gravées dans divers lieux publics accessibles à tous, soit dans la pierre, soit sur des axones.
Les juridictions étaient la boulè (conseil) et l'ecclésia pour traiter les délits commis par les fonctionnaires et les crimes graves contre l'état et l'aréopage pour les affaires criminelles. Toutes les autres affaires tombaient dans la juridiction de l'Héliée.

Les procès étaient publics ou privés et l'accusation pouvait être portée par un magistrat ou un citoyen. Un jury (dikastai) dont les membres étaient choisis parmi une liste de 6 000 volontaires remplissait à la fois les fonctions de magistrat et de juré car il était chargé d'interpréter la loi, juger de ce qui constituait une preuve ou pas et déterminer les arguments recevables.
Ces volontaires devaient être des citoyens de plus de 30 ans et n'avoir jamais subi aucune condamnation. Chaque tribu était représentée. Toutefois, le jury était souvent composé de vieillards car les 2 oboles reçues par jour étaient bien inférieures à ce qu'un homme vigoureux pouvait recevoir comme salaire.
Pour exprimer leur vote, ils mettaient un caillou ou un coquillage dans l'une des 2 urnes : l'une pour d'acquittement, l'autre pour la condamnation. A partir du IVème siècle, les dicastes (votants) recevaient 2 jetons de bronze, l'un percé, l'autre pas.
Si l'accusé était condamné, l'accusasteur proposait une pénalité et les dicastes revotaient selon le même procédé.

Les pénalités pouvaient être : la mort, le bannissement, l'emprisonnement, la privation des droits civiques, la confiscation des biens ou une amende.
L'amende était la pénalité la plus commune et pouvait considérablement varier de quelques drachmes à beaucoup plus. Démosthène dut une fois régler 20 talents et Timothée 100 talents ce qui était considérable. Les amendes alimentaient ensuite le fond sur lequel était payés les dicastes.

Dans un procès l'accusateur parlait le premier. La longueur de son discours était fixée en fonction de l'importance de l'affaire et son discours minuté grâce à une horloge à eau. L'accusé prenait ensuite la parole, car il n'y avait pas d'avocat. Chacun s'adressait directement à la cour, mais ils pouvaient toutefois avoir recours à un logographe pour rédiger leur discours.
Antiphon fut le premier logographe à acquérir du prestige en tant que rédacteur de discours.