LEXIQUE
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Hécatombe
Sacrifice au cours duquel étaient immolés 100 bœufs ou taureaux (hécaton = 100). Le terme finit par désigner tout sacrifice sanglant important.

Hégémonie
Les traités d'alliance passés entre cités accordaient le commandement des opérations guerrières, c'est-à-dire l'hégémonie, à l'une des cités qui recevait officiellement le titre d'hègémôn. Cette hégémonie était librement consentie par les autres cités qui renonçaient volontairement à leur souveraineté. Lorsque cette hégémonie était ressentie comme abusive, alors, elle prenait le nom d'archè.

Hélicon
La plus grande montagne de Béotie au sommet de laquelle se trouvait un sanctuaire abritant les Muses. Hésiode, originaire d'un village situé sur le flanc de cette montagne raconte comment il rencontrait les Muses en allant garder ses moutons.

Héliée
Le plus grand tribunal populaire d'Athènes (pouvoir judiciaire) : 600 membres par tribu, soit 6000 citoyens âgés de plus de 30 ans, les "héliastes", tirés au sort, jugent les affaires courantes, les meurtres étant jugés par un autre tribunal : l'aréopage. Les héliastes décident de la sentence avec des jetons de bronze. L'Héliée a son siège sur l'agora, en plein soleil, d'où son nom tiré d'hélios, et ses sentences sont sans appel. Les peines sont soit pécuniaires (de l'amende à la confiscation de biens), soit politiques (privation de droits "atimia" soit corporelles (exil, supplice, mort).
Il n'y a pas d'avocat et le temps limité par la clepsydre est sans appel.

Hellade
Nom que porte la Grèce dans la langue des grecs. Il semblerait que c'est autour du sanctuaire de Dodone qu'est apparu ce nom avant l'invasion des doriens. Ce n'est qu'après les invasions doriennes que le nom d'hellène désigna les habitants des pays situés au sud de la Macédoine et que tout la partie inférieure de la péninsule prit le nom d'Hellade par opposition au Péloponnèse

Hellénique
On appelle parfois ainsi la période classique, soit le siècle et demi au cours duquel la Grèce va parvenir au sommet de sa civilisation. Elle part des guerres médiques vers 470 pour se terminer avec le règle d'Alexandre.

Hellénistique
Désigne la civilisation, langue, art et littérature du monde grec à partir de la fin du IVème S. jusqu'à la fin du IIème S.ainsi que toute personne qui n'est pas d'origine grecque mais qui parle grec.

Hellénotames
Magistrats athéniens qui perçoivent les tributs et gèrent le trésor. Après le transfert du trésor de Dèlos à Athènes ils gèrent à la fois le trésor d'Athéna et celui de l'empire. Ils sont également chargés de fournir l'argent nécessaire aux dépenses de guerre, le paiement des trières mais aussi la construction d'édifices. Cette magistrature cessera avec la première ligue d'Athènes.

Hellespont
Détroit des Dardanelles qui relie la mer Egée à la Propontide (actuelle mer de Marmara) et sépare l'Europe de l'Asie.

Heraia
Fête annuelle célébrée à Argos en l'honneur d'Héra. Une procession se rendait à l'Héraion, les prêtesses montées dans un chariot tiré par des boeufs. On procédait à une hécatombe et des luttes athlétiques avaient ensuite lieu au stade situé près du temple. Le prix remis au vainqueur était un bouclier de bronze.

Héraion
Temple dédié à Héra dont le plus célèbre est celui d'Argos, près de Mycènes. Il fut construit vers 416 et contenait la fameuse statue chryséléphantine de Polyclète.

Héraklion
Capitale de la Crète.

Héraut
A l'époque homérique ce sont des compagnons et serviteurs du roi ; mais à la différence des autres serviteurs ils sont libres et riches. En tant que messagers de Zeus, ils sont inviolables, et c'est pour cette raison que le roi les envoie dans les camps ennemis porteurs de messages.
A l'époque classique, ils conservent leur mission dans les conflits, mais deviennent des employés subalternes qui reçoivent une solde de l'état. Leur fonction est également de convoquer les assemblées populaires, d'y introduire les débats ou réclamer le silence.

Hermès
Piliers quadrangulaires surmontés par la tête du dieu Hermès, le dieu étant toujours représenté avec une barbe en pointe. Les piliers étaient pourvu d'un phallus en érection.
Comme Hermès était le dieu des routes et des frontières, ces fûts étaient dressés le long des chemins, aux carrefours, devant les maisons ou les édifices publics.Certains servaient de poteaux indicateurs, d'autres marquaient une frontière, mais tous étaient censés écarter les mauvaises influences, et les grecs les considéraient avec respect. C'est Hipparque en 520 qui fit ériger ceux d'Athènes aussi lorsqu'en 415 au moment de l'expédition de Sicile, ils furent mutilés par Alcibiade, l'acte fut ressenti comme un sacrilège et indigna la communauté entière.

Héros
Dans la mythologie, les héros sont des demi-dieux issus de l'amour entre un dieu et une mortelle ou parfois des dieux déchus, ou héros de légendes.
Ils se distinguent des hommes par l'accomplissement d'actions extraordinaires au cours de leur vie, et par le pouvoir qu'ils exercent après leur mort auprès des humains. Ils se distinguent des dieux en étant mortels.
La plupart d'entre eux ont une légende plus ou moins riche, et sont des héros fondateurs et civilisateurs. Comme les dieux ils ont des sphères d'action privilégiées : combat, jeux, divination… et on leur voue un culte centré autour de leur tombeau, l'hérôon, aussi important que celui rendu aux dieux, mais par contre beaucoup plus localisé car chaque cité a ses héros qui peuvent très bien rester inconnus ailleurs.

Héroon
Sanctuaire-tombeau consacré à un héros

Hestia
Foyer. Lieu où brûle de façon continue le feu que ce soit dans la maison ou dans la cité. Le foyer de la cité "hestia koinê" est aussi un lieu de rituels

Hestiasis
A Athènes, liturgie qui consiste à offrir un banquet aux membres de sa tribu lors de certaines fêtes, comme les grandes dionysies et les panathénées.

Hétaïre
Courtisane qui bénéficiait d'un statut spécial mais devait payer un impôt. Esclave, étrangère ou affranchie, elle n'obtenait jamais le statut de citoyenne. Parmi les hétaïres beaucoup étaient musiciennes ou danseuses engagées pour divertir les hommes lors des banquets. Eduquées, elles étaient entretenues par leurs amants et pouvaient parfois accumuler richesses et protections.

Hétairies
Associations politiques courantes dans la Grèce du Vème siècle.

Hexastyle
Temple ou monument qui a six colonnes en façade

Hiéra
Le mot, neutre pluriel "hiéron" signifie "choses sacrées" et désigne tous les objets nécessaires au culte d'une divinité.

Hiérogamie
"mariage sacré", union entre dieux.

Hiéroménie
Trêve sacrée nécessaire à la préparation et la célébration d'une fête locale. Cette trêve sacrée, judiciaire et civile dans la cité qui organise la fête, et, en dehors de cette cité, garantit pour les athlètes et les pèlerins qu'ils pourront se rendre au sanctuaire sans encombre grâce à la suspension des conflits entre cités. Elle est plus longue que la fête elle-même : pour certaines grandes fêtes, comme celles accompagnées de concours qui se déroulent à Olympie et à Delphes tous les 4 ans, la hiéroménie peut atteindre plusieurs mois, voire une année entière.

Hiéron
Sanctuaire consacré à une ou plusieurs divinités

Hiérophante
"Celui qui explique les choses sacrées". Dans les temples antiques, ce titre revenait aux plus hauts adeptes qui instruisaient les candidats et étaient les initiateurs des mystères sacrés.

Hilotes
Populations de Laconie et de Messénie asservies par Sparte et réduites à l'état d'esclaves. Contrairement aux autres esclaves du monde grec, les Hilotes partageaient une langue commune et un sentiment de conscience nationale, ce qui inquiétait les Spartiates. C'est d'abord par crainte d'un soulèvement qu'ils s'organisèrent en société entièrement militarisée.
Le statut d'hilote est héréditaire et ils sont tous propriété de l'état, leur condition étant liée au Klèros sur lequel ils travaillent. Toutefois, il semble qu'une loi interdisait à un propriétaire de tuer ou maltraiter ses hilotes - excepté pour les crypties -.

Himation
Manteau drapé porté par les grecs, hommes ou femmes qui consistait en une simple étoffe rectangulaire qu'on enroulait autour du corps de différentes façons. On le portait sur la tunique, mais il arrivait qu'on le portât seul (comme Socrate), surtout les spartiates dont c'était le seul vêtement.

Hippeis
Voir Chevalier.

Histoire (naissance)
Malgré l'exemple fourni par leurs voisins (Egyptiens, Mésopotamiens…) les grecs ont attendu le Vème siècle pour s'intéresser au passé autrement qu'à travers leur religion et mythologie et créer une véritable historiographie dissociée de l'épopée. C'est en Ionie que l'histoire occidentale trouvera sa source, le goût ionien pour l'enquête et la recherche s'exprimant déjà dans plusieurs disciplines dès la fin du VIème siècle.
L'historien ionien est avant tout un "curieux" qui s'informe, regarde, écoute, mémorise et ce, à propos de tout ce qui l'entoure (nature, géographie, ethnographie…). Grand reporter, il voyage beaucoup aidé par le mouvement de colonisations qui s'accentue, se heurte à de nouvelles civilisations, réfléchit, compare et tire ses conclusions. De ces historiens-géographes qui racontent leurs périples, Hérodote est cité pour avoir été le premier et le plus grand avec Thucydide, mais Hécatée de Milet, Charon de Lampsaque, Cadmos de Milet, Hellanicos de Lesbos… ont également laissé leur empreinte dans cette gigantesque banque de données que constitue le monde. Tous ont adopté la prose, plus facile à manier lorsqu'il s'agit de simplement retranscrire observations et faits.

Historiographie
Le premier récit historique grec en prose apparaît en Ionie à la fin du VIème siècle et les premiers historiens à pratiquer ce genre furent appelés "logographes" (écrivains en prose). Parmi eux, on peut citer Hécatée de Milet, qui fut actif vers 500, mais d'autres ont écrit des histoires locales ou générales sans nécessairement s'attacher à raconter l'"histoire de la Grèce".
Pour cette dernière, c'est Hérodote qui ouvre la marche avec ses "enquêtes". Son oeuvre donne une échelle à l'histoire et sa curiosité sans limites lui fait inclure des notions de géographie, archéologie, ethnographie, religion ainsi que bon nombre d'anecdotes qui rendent sa prose agréable à lire.
Si l'on s'en tient strictement à la manière de procéder, le successeur d'Hérodote est Aristote (qui écrivit lui aussi de nombreux traités d'histoire), mais Thucydide, actif une génération plus tard est considéré comme le second grand historien antique, voire pour certains, le "premier" ; choisissant l'histoire contemporaine, son oeuvre fut radicalement différente, s'attachant aux faits, car directement expérimentés. Il critiqua ses prédécesseurs (ce qui incluait certainement Hérodote) parce que leurs écrits ne reposaient pas sur une base permanente. Il s'attacha également à généraliser, à rechercher les causes des événements et comportements humains, à mi-chemin entre histoire et politique.
Au IVème siècle, un nouveau style apparaît initié par Isocrate. L'histoire devient synonyme d'instruction morale et de préjugés politiques, et le style prend plus d'importance que le contenu.
A partir de 300, les historiographes recherchent plutôt la clarté négligeant la précision. Ils mettent en valeur les individus d'exception, ce qui donnera naissance à la biographies, dont l'un des maîtres fut Plutarque.

Historiographie locale
Laissant de côté la mythologie, les histoires locales se concentrent sur des événements humains supposés réels. Elles retracent l'histoire d'une cité depuis sa fondation mettant ses épisodes marquants en relief, tout en recourrant à de nombreuses anecdotes. Topographie, rites, traditions locales, biographies, évolutions politiques… ces histoires ressemblent bien souvent à des traités ethnographiques et sont très prisées par les grecs qui y voient la mise en valeur d'un patriotisme très vivace. Parmi les auteurs d'historiographie locale, citons Charon de Lampsaque auteur d'une chronique située après les guerres médiques, Antiochos de Syracuse qui, à la fin du Vème siècle raconte l'histoire de Syracuse ou Xanthos de Sardes qui, au début du Vème siècle, raconte l'histoire du peuple des Lykadia.

Holocauste
Sacrifice consistant à intégralement brûler la victime, la fumée étant supposée nourrir les dieux. L'holocauste était pratiqué dans les grandes fêtes.

Homoioi (les Egaux)
Citoyens spartiates de plein droit, par opposition aux périèques, citoyens à droits réduits, et aux diverses classes intermédiaires avec lesquels ils formaient les Lacédémoniens : ils étaient donc les seuls à posséder les droits politiques et à diriger la cité.
Les Homoioi consacraient leur vie à la défense de Sparte et à l'entraînement militaire ; le système social, avec les périèques, surtout artisans et commerçants, et les hilotes, chargés du travail de la terre, les déchargeait en effet de toute tâche matérielle.

Homosexualité
Pour l'aristocratie antique le mariage était une affaire politique qu'il ne fallait pas mélanger avec l'amour. Les quelques femmes que l'on voyait lors des banquets, hétaïres ou prostituées n'inspiraient que le désir sexuel tandis que les femmes de classe supérieure ne se montraient jamais en public : il leur était donc difficile d'inspirer un amour romantique. Dans ces conditions, l'homosexualité était encouragée : beauté physique, prouesses athlétiques au gymnase auxquelles les hommes s'exerçaient nus, dîners et libations exclusivement entre hommes, camaraderie guerrière, (bataillon sacré) tout encourageait les hommes à s'unir entre eux, la relation pouvant être aussi bien romantique que physique.

Hoplites
Fantassins grecs lourdement armés (casque, lance, bouclier rond, cuirasse et cnémides). Ils combattaient épaule contre épaule en formations profondes de plusieurs rangs : la phalange. Ils s'alignent sur plusieurs rangées et fondent sur l'ennemi au pas de charge. L'hoplite, soldat-citoyen recruté parmi les moyens-propriétaires (Zeugites) a remplacé le combattant noble sur son char de guerre à l'équipement coûteux, à partir du VIème siècle av JC lorsque les armuriers ont commencé à fabriquer des équipements plus légers et moins chers. Dans certains cas, l'hoplite pouvait être un métèque.

Hippodrome
A l'époque homérique, les courses de chevaux se déroulaient dans un champ au bout duquel on marquait l'emplacement où les chars devaient faire demi-tour pour revenir à leur point de départ. Les spectateurs prenaient place debout le long du parcours.
Ce n'est que vers l'époque hellénistique qui furent construits des hippodromes constitués d'une piste de longueur variable (celle d'Olympie atteint près de quatre stades soit 770 m) et entourée de gradins destinés à recevoir les spectateurs.
Le vainqueur n'était pas l'aurige, mais le propriétaire qui pouvait présenter plusieurs chars ou plusieurs chevaux. Il était rare que les propriétaires montent eux-mêmes.

Hommes et religion
Cultes à mystères exceptés, la religion grecque n'a pas de doctrine. Ses fidèles observent des rituels et les grands festivals religieux sont l'occasion de sacrifices, de concours d'athlétisme, de processions et de représentations théâtrales. Toutefois, ces fêtes, ponctuelles, ne satisfont pas entièrement les besoins religieux de la population, et de nombreuses pratiques cultuelles privées ont lieu un peu partout, essentiellement au sein de la famille. Dans la société rurale, l'agriculteur observe de nombreux interdits et tente de s'attirer la bienveillance des dieux par de petits actes rituels. Plus tard, des sanctuaires s'élèvent dans les campagnes ou dans les villes que les familles honorent par des offrandes simples, guirlandes de fleurs, vin… Il n'y a pas de clergé, les membres de la prêtrise étant de simples citoyens, par contre il existe des charges liturgiques spéciales où les riches citoyens ont pour mission d'organisation et financer les fêtes ou l'entretien d'un temple.

Horloge
Dans leur vie quotidienne, les grecs se référaient à l'heure de la journée en termes de "première lumière" "milieu de journée", Ll'heure, lorsqu'on s'en servait n'était pas la 24ème partie du jour, mais un douzième du temps qui s'écoulait entre le lever du soleil et son coucher, donc sa durée variait en fonction de la latitude et des saisons. Les instruments utilisés pour mesurer le temps était le cadran solaire, le gnomon, et la clepsydre.

Hybris
Désigne ce que les grecs appelaient, la "démesure" et plus particulièrement l'orgueil qui pousse les hommes à vouloir égaler les dieux ou rivaliser avec eux. C'est une notion que l'on retrouve fréquemment en mythologie.

Hydria
voir vase

Hydromel
Boisson d'origine divine qui - selon les anciens - entrait pour une bonne part dans l'invention de la poésie.