PERSONNAGES |
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HARMODIOS/
ARISTOGITON
Jeunes nobles athéniens qui portèrent le premier coup à
la tyrannie des Pisistratides
en assassinant Hipparque, frère
du tyran Hippias. Les deux compères,
furent pris, torturés et tués par Hippias mais tous deux
furent ensuite honorés comme des libérateurs par les athéniens
et dès le lendemain de la chute des tyrans, un monument réalisé
par Antênor fut élevé en leur honneur. Chaque année,
un sacrifice commémorait leur
acte héroïque et au IVème siècle leurs descendants
étaient toujours couverts d'honneurs et de privilèges.
HECATEE DE MILET
L'un des tout premiers historiens
et géographes grecs qui vivait
vers 500 et mort vers 475. Par sa description de la terre il a produit
l'une des premières descriptions du bassin méditerranéen dans laquelle il fournit
des informations précises concernant les régions visitées, expose les mythologies
des peuples, leur habitat, leur faune et flore. Il est également le premier
à avoir tenté de réaliser des descriptions objectives,
dénuées de connotations religieuses ou fantaisistes : "je
vais écrire ce qui me semble être la vérité ; car ces paroles des grecs sont
à ce qu'il me semble nombreuses et ridicules".
Dans ses généalogies mythiques destinées à recenser mythes et légendes,
il tente de corriger les éléments d'œuvres antérieures qui lui
paraissent faux, avec certes, un résultat mitigé, mais il a au moins le mérite
de doter l'époque héroïque
d'une chronologie rationnelle.
Les résultats de ses nombreux voyages fournirent également matière
à une carte du monde représentant
une terre circulaire plate avec la méditerranée au centre et le
fleuve océan coulant tout autour de l'ensemble. On dit qu'il s'agissait
de la seconde carte jamais réalisée, la première étant
attribuée à Anaximandre.
Hérodote semble avoir fait un usage
intensif des travaux d'Hécatée mais sans reconnaître
sa dette à son égard.
Dans ses "généalogies", Avec lui, si l"histoire à proprement parlé, n'a pas
encore de réalité tangible, ce que l'on peut appeler "l'aventure humaine" a
déjà un cadre, une forme et un dialecte, l'Ionien.
HERACLIDE DU PONT
(388 - 322)
Philosophe et astronome, disciple
de Platon, qui fut le premier à expliquer
le mouvement apparent de la sphère des étoiles, fixe par la rotation de la Terre
sur elle-même. De la profusion de ses oeuvres il ne reste que des titres, titres
qui témoignent toutefois de l'extrème variété des
sujets traités : astronomie,
dialectique, éthique,
politique, médecine,
géographie; poétique,
musique, rhétorique,
histoire, religion,
démonologie...
HERMOGENE
DE PRIENE(fin IIIe s. - début IIe s.)
Architecte et théoricien grec probablement
originaire de Priène. Dans ses traités, connus par les commentaires de Vitruve,
il définit une nouvelle conception de l'architecture qui préconise, notamment,
l'allégement des structures et la richesse de la décoration. Il édifia les temples
de Zeus et d'Artémis
à Magnésie du Méandre, de Dionysos
à Téos
HERODOTE
(487- 422)
Historien né à Halicarnasse
dans un milieu aisé et cultivé à un moment où la région, habitée par des Grecs,
était dominée par les Perses, ce
qui explique que son œuvre ne soit pas fermée aux cultures non helléniques.
Hérodote accumule, dans ses
histoires, une grande quantité d'informations, très précieuses et souvent unique
: mœurs, croyance, vie quotidienne, légendes, anecdotes, descriptions géographique...
Racontant essentiellement la lutte entre le monde grec et le monde barbare,
Il parcourt les pays les plus lointains accumulant les notes sur tout ce qu'il
voit et entend. Il écrit une Histoire en 9 livres, les guerres
médiques n'apparaissant qu'au 6ème livre. Doté d'un esprit curieux, il fournit
aux historiens modernes, sinon des documents sûrs, au moins un témoignage indispensable.
Son livre est vivant et agréable à lire. Il sera accusé par Plutarque
d'être trop crédule et de ne pas être suffisamment scientifique, mais c'est
avant tout un remarquable conteur, à mi-chemin entre l'historien légendaire
et l'historien méthodique.
HERODE ATTICUS (101
- 177 ap. JC)
Riche rhéteur athénien
qui fit construire l'Odéon et un nouveau stade
à Athènes, un théatre
à Corinthe, un aqueduc à Olympie, une piste de courses à
Delphes et un hôpital aux Thermopyles. Sa réputation d'orateur
et de bienfaiteur public lui valurent l'amitié d'hommes puissants. Il
bénéficia de l'appui de 2 empereurs, et fut précepteur
de Marc-Aurèle
HERON D'ALEXANDRIE
(Ier s. apr. J.-C)
Mathématicien qui a laissé une
œuvre considérable notamment en optique (Dioptra, où il formule déjà
les lois de la réflexion), en mécanique (Pneumatiques, Des automates),
en géométrie appliquée (les Métriques) Dans ses trois livres de Métrique
il donne des méthodes de mesure des angles, des vitesses, etc
HEROPHILE DE CHALCEDOINE
(340 - 300)
Médecin et anatomiste
grec de l'école d'Alexandrie
qui vécut vers 300 et qui eut la chance de bénéficier d'une double formation
médicale : l'une par un représentant de l'école de Cnide,
l'autre par un membre de l'école de Cos.
Il fit ensuite la synthèse entre le savoir clinique de Cos et la recherche de
l'explication logique des causes pratiquée à Cnide.
Il passa ensuite sa vie à Alexandrie
et publia plusieurs ouvrages dont "péri ophtalmon", une étude sur les
yeux, un traité sur l'anatomie, et un manuel pour les sages-femmes. En cherchant
le siège de l'intelligence, qu'il situa au cerveau pour la première fois dans
l'histoire de la médecine, il fut le premier à établir un tableau général du
système nerveux et à faire la distinction entre nerfs moteurs et nerfs sensitifs.
Ses recherches furent facilitées par la possibilité qu'il y avait à Alexandrie
de disséquer des cadavres humains, mais on l'accusa également de pratiquer la
vivisection sur des condamnés vivants.
HIERON (Ve
s. av. J.-C.)
Potier grec. Il signa de nombreux vases
et collabora avec le peintre Macron
HIPPARQUE DE NICEE
(IIème siècle)
Astronome et mathématicien
qui a fait la plupart de ses observations sur le cours du soleil et de la lune
entre 161 et 126. De ses écrits, il ne nous reste qu'un Commentaire des phénomènes
d'Aratos en 3 livres. Il découvrit la différence entre l'année tropicale
et sidérale et la précession des équinoxes. Il inventa la trigonométrie. Il
établit un tableau rigoureux des phénomènes célestes par degrés de latitude
et a catalogué plus de 850 étoiles.
HIPPIAS
/ HIPPARQUE
Hippias et Hipparque sont les fils du tyran Pisistrate,
qui à sa mort, ont pris le pouvoir. En 514, Hipparque fut tué
par Harmodios et Aristogiton
qui voulaient seulement satisfaire une vengeance personnelle.
En 510, les derniers tyrans du bassin
Egéen sont chassés, et la situation à Athènes est
tendue. Le peuple, las des violences qui marquent les dernières années du gouvernement
d'Hippias prend la tyrannie en horreur, le mot prenant le sens que nous
lui connaissons aujourd'hui.
Le rôle de la tyrannie avait pourtant été irremplaçable : la misère des pauvres
avait été soulagée et l'extension incontrôlée du règne de l'aristocratie
arrêté durant de nombreuses années. C'était assez pour que la démocratie
pût succéder à la chute des tyrans.
HIPPOCRATE DE COS
(460- 370)
Médecin né à Cos,
il exerça son art dans toute la Grèce, eut des enfants médecins et mourut à
un âge très avancé. Souvent considéré comme le père de la médecine, célèbre
grâce à son fameux "serment
d'Hippocrate", l'héritage d'Hippocrate se situe pourtant au niveau
de sa théorie des 4 humeurs : sang, phlegme, bile jaune et bile noire (atrabile)
qui resteront la référence pendant de nombreux siècles. Chacune de ces humeurs
étant rattachée à un organe, et en correspondance avec les éléments de l'univers
(feu, air, terre, et eau), elles déterminent les 4 tempéraments dont on retrouve
encore la trace en français :
Tempérament jovial
: prédominance de l'humeur sanguine (sanguin, chaud et humide)
Tempérament lymphatique
: prédominance du phlegme (phlegmatique, froid et humide)
Tempérament colérique
et anxieux (se faire de la bile) : prédominance de la bile jaune (bilieux,
chaud et sec) ¡
Tempérament mélancolique
: prédominance de la bile noire (atrabilaire, froid et sec).
Un bon tempérament correspond à une égale répartition des 4 humeurs et la maladie,
décelée par une saignée, s'expliquait par un déséquilibre ou un excès de l'une
ou plusieurs de ces humeurs. Tout l'art du médecin consistera à prescrire des
aliments, des médications ou des activités dont les qualités permettront de
retrouver l'équilibre de départ.
En tant que médecin, Hippocrate pratique la chirurgie, notamment pour
le traitement des plaies et des fractures, les saignées, les purgatifs et les
vomitifs, et utilise toute une pharmacopée
mêlant matières minérales, végétales et animales. Pour lui, le cœur est le siège
des passions et des sensations tandis que le cerveau est celui de la pensée.
Il précise également que de nombreux vaisseaux arrivent à la tête en particulier
2 grosses veines, l'une en provenance du foie, l'autre de la rate et pense que
l'air circule par ces canaux. Bien qu'il confonde nerfs, tendons et ligaments,
il découvre cependant qu'une lésion d'une partie du cerveau entraîne des déficits
moteurs dans la partie opposée du corps.
Mais tout ceci n'est pas le seul héritage d'Hippocrate : il sera également
le premier à mettre en avant l'intérêt capital qu'il y a rechercher les causes
de la maladie à l'aide de multiples observations pour ensuite appliquer une
médication adaptée qui tient compte
des caractéristiques propres à l'individu (sexe, nationalité, habitat…). C'est
également lui qui pose la première pierre à l'éthique médicale et qui définit
ce que doit être le médecin. Dans l'un de ses traités, il donne du médecin une
description physique destinée à l'affirmer auprès de ses patients : "Le médecin
doit avoir de l'autorité. Il aura une bonne couleur et de l'embonpoint car la
foule s'imagine que ceux dont le corps n'est pas aussi en bon état ne sauraient
soigner convenablement les autres. Puis ils sera d'une grande propreté sur sa
personne : décemment mis, agréablement parfumé, à l'odeur discrète. Quant à
ses qualités morales, elles seront la modération dans ses paroles mais également
dans sa vie personnelle, car la réputation est importante. Ses mœurs seront
honorables, et il sera avec tous grave, humain et équitable".
Pragmatique, il admet également que les connaissances médicales de son époque
n'en sont qu'à leurs balbutiements. Par exemple, parlant de l'épilepsie considérée
comme la maladie sacrée, il adopte une position révolutionnaire pour l'époque
: "Certaines personnes croient qu'il s'agit d'une intervention divine. C'est
faux. Il s'agit d'une maladie dont on ne comprend pas encore la cause".
HIPPOCRATE
DE CHIOS (470 - 400)
Mathématicien contemporain de
Philolaos. Pose les 3 problèmes de la quadrature
du cercle, de la duplication du cube (qu'il résout à moitié vers 425 par l'invention
de la méthode apagogique : réduction de 2 inconnues à une) et de la trisection
de tout angle donné.
HIPPODAMOS DE MILET
(500 - ?)
Urbaniste et architecte à
qui l'on attribue la paternité du plan urbain en damier du Pirée
(475-470) : division de la ville en zones, régularité du tracé,
adaptation aux reliefs qui sera plus tard repris à Alexandrie
par Dinocratès de Rhodes.
Historiens
Au VIème et Vème siècle, la conception mythique d'aborder
les choses cède la place à un mode de pensée analytique.
Des penseurs commencent à interpréter les mythes dans une perspective
historique et à voir dans ces aventures de simples faits du passé.
Les premiers historiens ont été Hérodote,
premier auteur à vouloir écrire "l'histoire universelle"
en s'appuyant aussi bien sur des sources antiques que sur son expérience
acquise au fil de nombreux voyages. Thucydide,
général athénien qui passera la fin de sa vie à
transcrire l'histoire de la guerre
du Péloponnèse qu'il a lui-même vécu. Contrairement
à Hérodote, il s'intéresse aux émotions humaines
et à l'effondrement de la moralité caractéristique de cette
époque troublée. Xénophon,
quant à lui, raconte la retraite
des 10 000, dont il avait lui-même pris le commandement.
A l'époque hellénistique,
le genre se sectarise : Histoires de Grèce (Douris de
Samos, Dicéarque de Messine
Ménodote, Phylarque...) ; Histoires régionales
du monde grec (Apollonios
de Rhodes et ses chroniques, Charon de Lampsaque,
Ion de Chios qui faisaient l'histoire
de leur cité en remontant aux origines et en reliant la tradition locale
à celle, panhellénique)
; Histoires des peuples barbares (Hécatée d'Abdère,
Mégasthène et son histoire de l'Inde, Manethon
et son histoire d'Egypte,
Bérose et son histoire
babylonienne ; Histoires
des grands hommes (les Philippika par Théopompe,
la Vie d'Alexandre de Plutarque...
; Histoires universelles (l'histoire universelle de Polybe,
Posidonius d'Apamée,
Diodore de Sicile)
HYPATIE (370
- 415)
Philosophe néo-platonicienne
et mathématicienne grecque. Fille
de Théon d'Alexandrie, elle commenta Platon
et Aristote, mais aussi les Sections
coniques d'Apollonios de Perge
et les Tables de Ptolémée.
En raison de sa science, incompatible avec la religion en général,
et son statut de femme en particuiler,
elle mourut massacrée par les chrétiens.
HYPERBOLOS (?
- 411)
Démagogue athénien
pendant la guerre du Péloponnèse,
marchand de lampes, détesté par Thucydide
et Aristophane. Après
la mort de Cléon en 421, il devient
un chef du peuple. En 417, au cours d'un ostracisme
au cours duquel il espérait obtenir l'élimination de Nicias
ou d'Alcibiade, il fut lui-même ostracisé
et s'exila à Samos où il mourut assassiné.
HYPERIDE
(389 - 322)
Orateur athénien contemporain
de Démosthène
et élève d'Isocrate,
dont il évite pourtant le style artificiel. D'abord logographe,
rédacteur de plaidoyers, il s'impliqua ensuite dans la politique et se
rendit célèbre en attaquant des personnages importants. Ses oeuvres
furent perdues et ce n'est qu'au XIXème S. qu'on retrouva un papyrus
comprenant 6 discours fragmentaires dont son "Contre Démosthène".
Les anciens le plaçait au deuxième rang des orateurs après
Démosthène.