Acharniens (les)
(425)
La guerre du Péloponnèse
durait depuis 6 ans lorsque qu'Aristophane
présenta cette comédie. Le dème
d'Acharnes avait beaucoup souffert et ses habitants en voulaient particulièrement
aux spartiates. C'est alors qu'un brave
athénien, Dicéopolis, voyant que l'ekklesia
ne se résolvait pas à négocier la paix, conclut en son
nom personnel une trève avec l'ennemi et réussit dans un monde
en guerre à jouir de la paix et de tous ses avantages. Il connaît
l'abondance et la félicité tandis que le peuple entier vit dans
la misère.
Aède
Poète qui récite ou chante les exploits des dieux
et des héros en s'accompagnant
de sa lyre ou de sa cithare.
Aethiopide
Poème aujourd'hui perdu du cycle épique
qui était une suite de L'Iliade. On l'attribue à Arctinos
de Milet.
Agamemnon
Premier volet de la trilogie d'Eschyle,
l'Orestie. Il raconte le meurtre d'Agamemnon
par sa femme Clytemnestre,
secondée de son amant Égisthe
car résolu à tout sacrifier pour anéantir la race des Troyens, Agamemnon,
roi d'Argos et chef des armées grecques, avait accepté de sacrifier sa fille
Iphigénie à la déesse
Artémis, protectrice des faibles.
Accompagné d'une belle captive, Cassandre,
le roi trouve à son retour victorieux à Argos une épouse qui feint de l'aimer.
Après avoir commis son forfait, Clytemnestre se félicite d'avoir vengé
sa fille et Égisthe peut monter sur le trône. Choqué, le peuple met tous
ses espoirs en Oreste, fils
d'Agamemnon et de Clytemnestre.
AGATHIAS (531 - 580
apr. J.C.)
Poète et avocat qui compila des épigrammes
contemporaines, le "cycle des épigrammes récentes".
Cette compilation contient également une trentaine de poèmes d'Agathias.
AGATHON (445
- 400)
Auteur dramatique athénien, émule d'Euripide
réputé pour sa beauté. Moins de 40 de ses vers ont été
conservé mais il fut peut-être le plus important tragique après
les 3 grands, Sophocle, Euripide
et Eschyle.
Il remporta sa première victoire aux Lénéennes
en 416 et c'est le banquet organisé
pour fêter sa victoire qui constitue le cadre du Banquet de Platon.
Agathon fut le premier à construire une tragédie
autour d'un sujet imaginaire, avec des personnages imaginaires plutôt
que de les choisir dans les mythes.
Dans les Thesmophories, Aristophane
parodie les airs d'Agathon et se moque de son allure effeminée.Pourtant,
après la guerre du Péloponnèse,
lorsqu'Agathon se retira en Macédoine,
Aristophane, cette fois dans les grenouilles
regretta qu'il ait quitté Athènes.
Ajax
Tragédie de Sophocle
dans laquelle Ajax qui
n'a pas accepté que les armes d'Achille
soient attribuées à Ulysse
projette une attaque nocturne contre les chefs grecs. Athéna
fait en sorte qu'il devienne momentanément fou, et dans cet état,
il vole et tue du bétail. En reprenant ses esprits, la honte l'envahit
et il décide de se donner la mort. Plus tard, revenant à la raison,
il part se purifier et enterrer son épée.
Le choeur apprend que le devin Calchas
a déclaré qu'un drame ne pourra être évité
que si Ajax, qui a mécontenté les dieux
par son arrogance est enfermé dans sa tente pour la journée.
Seulement il est trop tard et l'on trouve Ajax empalé sur sa propre
épée.
Ménélas et
Agamemnon refusent de l'enterrer, mais Ulysse les persuade
de revenir sur cette décision.
ALCEE (vers 640 -580)
Poète né dans l'île de Lesbos, contemporain
et peut-être amoureux de Sapho, tenu par toute
l'antiquité comme l'un des plus grands créateurs. Il guerroie en divers endroits,
mène une vie d'amours orageuses, est exilé par les tyrans
et compose de nombreux chants d'amour, guerriers, des chansons de table des
hymnes aux dieux, tous se basant sur des faits réels.
Alcée est également l'un des initiateurs de la monodie,
poèmes chantés dans lesquels il est le porte-parole de l'aristocratie
menacée par la tyrannie, ce qui lui vaut l'exil.
Tenu à l'écart de la vie politique et privé de ses terres, il attaque les tyrans
avec un verve aussi mordante que celle dont usera Aristophane
quelques années plus tard.
Alceste
Tragédie d'Euripide
qui retrace le sacrifice d'une femme
pour son mari. Admète, roi de
Thessalie, va mourir à moins que quelqu'un ne consente à périr à sa place. Alceste,
son épouse, accepte de le remplacer. Les adieux des deux époux sont admirables.
Alceste expire. Tandis qu'Admète célèbre ses funérailles,
Héraclès, son ami, survient. Quand il apprend les événements, il
va arracher Alceste aux mains de la Mort,
avant qu'elle ne soit descendue aux Enfers,
et la reconduit auprès de son mari.
ALCIDAMAS(début
IVème S. - ?)
Sophiste et réthoricien
grec, disciple de Gorgias et adversaire d'Isocrate,
il avait tout comme ce dernier ouvert une école à Athènes
et pratiquait l'éloquence judiciaire et d'apparat,
mais en laissant une grande place à l'improvisation, seule capable de répondre
aux attentes de l'auditoire en saisissant au vol les idées qui surgissent au
cours des débats. Pour lui, le discours écrits étaient dénués d'efficacité.
L'une de ses oeuvres conservée Sur les sophistes,
argumente en faveur de ces discours impromptus plutôt que préparés.
ALCMAN (VIIe s. av. J.-C.)
Poète lyrique grec, auteur des Parthénées,
hymnes pour des chœurs
de jeunes filles ainsi que d'hymnes nuptiaux.et dont les vers faisaient alterner
sentences morales et mythes, caractéristique
de la poésie lyrique. Ce serait également
Alcman qui aurait fixé le dialecte
utilisé dans la lyrique chorale, le dorien,
langue sparte. Ses poèmes furent réunis
en 6 livres aujourd'hui perdus.
Alexis
Auteur de la comédie moyenne.
Anabase (l')
Récit de 7 livres en prose de Xénophon
qui rapporte l'expédition de Cyrus
le jeune, fils de Darius
II contre son frère aîné, Artaxerxès
II, devenu roi. Il s'agit du récit historique de ce qui a été
appelé "la retraite des
10 000", les 10 000 étant les mercenaires grecs recrutés
par Cyrus pour entreprendre l'opération. Xénophon,
sous l'impulsion de son ami Proxène prit part à cette expédition
mais sans connaître son véritable but. Lors d'une bataille près
de Babylone Cyrus fut tué
et ses troupes prirent la fuite. Cette défaite découragea les
grecs qui refusèrent de se rendre à Artaxerxès,
mais lorsque certains généraux furent décapités
par le satrape Perse
Tissapherne, Xénophon incita les autres commandants à
réorganiser les troupes et tenter un retour en Grèce. Grâce
à son courage et ingéniosité, ils purent regagner leur
patrie mais non sans avoir âprement combattu et souffert dans les montagnes
arméniennes pour regagner la mer noire.
ANACREON (550 - 465)
Poète né en Ionie qui s'est illustré
dans la monodie une cinquantaine d'années après
Sapho et Alcée.
Poète de cour, amateur de banquets,
il fut une source d'inspiration pour Ronsard et très connu par les érudits
de l'époque alexandrine qui admirent son badinage, il est le favori des tyrans
Polycrate de Samos et Hipparque
d'Athènes. Il célébra dans ses odes les amours
tendres, la musique, l'ivresse et les
plaisirs de la table, charme et délicatesse étant les mots-clés de son œuvre,
dont il ne reste malheureusement que des fragments.
ANAXIMENE DE MILET (550
- 480)
Philosophe qui représente la matière originelle, une et infinie, comme une sorte
de gaz qu'il appelle "l'air". De là procèdent aussi bien les corps physiques
que les âmes, les corps célestes que le feu.
Andromaque
Tragédie d'Euripide.
La veuve d'Hector a eu de son
union forcée avec Néoptolème, le fils d'Achille,
un enfant, Molossos. Néoptolème l'abandonne ensuite pour épouser
Hermione qui, jalouse d'Andromaque,
veut, pendant l'absence du roi, faire enlever l'enfant et tuer la mère. Mais
ils sont sauvés par le père d'Achille. Hermione, qui craignant
le retour de son mari s'enfuit avec Oreste,
son ancien fiancé. Néoptolème, attiré par Oreste dans un guet-apens
à Delphes, est assassiné. Son cadavre
est rapporté à Pélée, le père
d'Achille.
Anthologie grecque
Le mot "anthologie" qui littéralement, signifie "choix
de fleurs" a très rapidement désigné un recueil d'extraits
d'oeuvres littéraires, notamment d'épigrammes
ou de poèmes. Beaucoup ont été compilés dès
le IVème siècle mais la plupart d'entre elles ont été
perdues. La plus ancienne des sources que nous connaissions est la guirlande
ou couronne de Méléagre
compilée à la fin du IIème siècle et qui rassemble
les épigrammesde nombreux auteurs mais la connaissance que nous avons
de ce genre provient surtout de ce que l'on a appelé l'anthologie
grecque" composée de l'Anthologie Palatine qui regroupe
en 15 livres quelque 3 700 épigrammes classés par thèmes
(érotiques, funéraires, votives...) et l'Anthologie de Planude.
Antigone (442)
Tragédie de Sophocle
. Antigone, fille d'Œdipe,
incarne la dignité humaine opposée à l'arbitraire de l'État. Polynice,
le frère de l'héroïne, est mort, tombé devant Thèbes
alors qu'il combattait dans l'armée ennemie. Son corps est interdit de sépulture
par décret de Créon, roi de Thèbes
et oncle d'Antigone. Cette dernière refuse de se soumettre et préfère
mourir pour un peu de poussière répandue sur un cadavre.
Le style est nerveux, la narration efficace, l'intrigue inoubliable. Le chef-d'œuvre
de Sophocle a fait de l'histoire d'Antigone un mythe largement
exploité dans le théâtre
ANTIMAQUE (actif vers
400)
Premier "poète-érudit" et donc, l'un des précurseurs
des poètes hellénistiques.
Il écrivit un long poème épique
sur Thèbes et fut l'inventeur
de l'élégie narrative, genre qui fut
très souvent imité par la suite. Callimaque,
toutefois, lui a reproché sa longeur excessive et son obscurité.
ANTIPHANE
Poète grec de la comédie moyenne.
Antiquités juives (les) (93-94)
Récit d'histoire ancienne de Flavius Josèphe
À la différence de la Guerre des Juifs, rédigée en araméen,
sa langue maternelle, en usage en Judée, et donc destinée d'abord à ses compatriotes,
les Antiquités furent directement écrites en grec, langue de communication
et de culture dans tout l'Empire romain. Comme Josèphe ne maîtrisait
pas parfaitement cette langue, il eut recours à des assistants hellénophones,
dont l'intervention est parfois repérable dans le texte. Les Antiquités juives,
dont le titre exact était l'Archéologie juive, commencent avec la création
du monde et s'achèvent à la veille de la guerre de 66. L'ouvrage est divisé
en vingt livres, suivant en cela le modèle, explicitement revendiqué par Josèphe,
de l'œuvre de l'historien Denys
d'Halicarnasse, l'Antiquité romaine. L'objectif de Josèphe
est de montrer, face aux cultures grecque et romaine dominantes, l'ancienneté
et la richesse culturelle, intellectuelle, morale et religieuse de son peuple.
Il s'inscrit ainsi dans tout un courant historiographique, né à la suite des
conquêtes d'Alexandre, et par lequel
les historiens de peuples et d'États soumis à la férule grecque puis romaine,
cherchèrent à affirmer leur ancienneté, leur noblesse et leur identité dans
des écrits empruntant leur forme (l'histoire) et leur langue à la civilisation
des vainqueurs.
Josèphe s'adresse à la fois aux Juifs et aux Romains: aux premiers il
veut rendre la fierté de leurs origines après le désastre de la destruction
du Temple et contribuer ainsi au maintien de la tradition; aux seconds, fidèle
en cela à sa politique de ralliement aux Flaviens, il expose combien
la nation juive, désormais intégrée à l'Empire, peut contribuer avec son prestigieux
passé à la gloire de Rome.
ANTISTHENE D'ATHENES
(444 - 360)
Philosophe, élève de Gorgias et de
Socrate, maître de Diogène
le Cynique, il crée l'école cynique au gymnase
de Cynosarges (chien agile, d'où le nom cynique). Il abandonne ses biens matériels
et sa forturne, méprise la science
et pense que la vertu est la seule connaissance admissible et que toute proposition
est soit vraie, soit fausse. Il ne peut pas y avoir d'affirmations contradictoires.
APOLLODORE D'ATHENES(actif
vers 140)
Auteur d'un long traité en prose "sur les dieux" et
de "chroniques", importante oeuvre chronologique écrite
en vers et couvrant la période entre la Guerre
de Troie et 144. Il écrivit également une histoire de la mythologie
grecque, mais l'oeuvre conservée sous son nom, dénuée d'esprit
critique, a probablement été compilée au Ier ou IIème
S.
APOLLONIOS DE RHODES
(295 - 230)
Poète lyrique né à Alexandrie
et qui eut Callimaque pour professeur.
Il se fit connaître par plusieurs ouvrages sur la fondation de villes et par
plusieurs traités de philologie consacrés à Homère,
Hésiode ou Archiloque.
Vers 250, il compose la première partie des Argonautiques (épopée
de Jason et ses compagnons en
quête de la toison d'or), se brouille
avec Callimaque qui critiquait son oeuvre et s'exile à Rhodes
vers 245 pour achever son poème et écrire ensuite diverses épigrammes.
Ses principales caractéristiques techniques sont la variété des tons et des
genres, l'originalité dans son imitation d'Homère ou l'anti-héroïsme
de ses personnages. Virgile et Racine s'inspirèrent de sa peinture
de l'amour de Médée pour Jason.
APOLLONIOS DE TYANE
(? - 97 apr. J.-C.)
Philosophe grec, adepte de la doctrine de Pythagore,
dont il écrivit une biographie, il voyagea beaucoup dans le monde gréco-romain.
APOLLONIOS DYSCOLE
Auteur du IIème siècle apr. J.C. qui vécut à Alexandrie.
Il écrivit plusieurs traités qui furent les premières véritables
grammaires de la langue
grecque.
ARATOS DE SOLES (315 - 240)
Poète grec de confession stoïcienne qui vécut surtout à Pella
et en Syrie. Son poème les Phénomènes, sur l'astronomie et la météorologie,
passionna le monde antique mais il fut également un grand philologue
qui aurait édité et corrigé l'Iliade.
Arbitrage (l')
Comédie de Ménandre
dont une bonne moitié nous est parvenue intacte. Pamphilé,
donne naissance à un enfant 5 mois après son mariage et pendant
l'absence de son mari. Avec l'aide de sa vieille nourrice, elle l'expose. L'enfant
sera retrouvé avec des bijoux qui permettront d'établir sa véritable
filiation. C'est ainsi que l'on apprendra que Charistios, le mari avait
séduit Pamphilé avant leur mariage et qu'il est le père
de l'enfant.
ARCHESTRATE (IVe
siècle.)
Poète et gastronome. On le connaît par Athénée,
dont le Banquet des sophistes mentionne plus de mille ouvrages disparus,
comme la Gastronomie, traité d'art culinaire, sous la forme d'un poème
héroï-comique. Il avait pour précepte, d'après Chrysippe,
de limiter le nombre de convives à trois ou quatre pour profiter au maximum
des délices de la table. On le considère comme le précurseur des gourmets du
XIXe siècle.
ARCHILOQUE DE PAROS (VIIe
s. av. J.-C.)
Poète iambique de l'époque archaïque bien qu'il
ait aussi composé des élégies et des hymnes.
Sa réputation égalait presque celle d'Homère
et un culte lui était rendu dans son île natale de Paros.
Les fragments conservés font état d'un versificateur raffiné et un écrivain
de combat. Par contre, sa poésie réaliste, indifférente à l'opinion d'autrui
le distingue d'Homère pour qui l'héroïsme était l'objectif principal.
Riche puis ruiné, amant éconduit, vindicatif, mercenaire, exilé de Paros, colon
à Thasos, il est tué vers 640 au cours d'une bataille.
ARETEE
Fille d'Aristippe, fondateur du mouvement philosophique
cyrénaïque, lui même disciple
de Socrate. Aretee fut l'une des rares
femmes philosophes antiques.
ARION (VIIe siècle)
Poète grec de Lesbos, qui aurait
modifié et enrichi le dithyrambe. Ses œuvres
sont perdues. Une légende veut qu'il ait été sauvé de la noyade par un dauphin.
ARISTARQUE DE SAMOTHRACE (215
- 143)
Grammairien et critique grec originaire
de Samothrace qui dirigea la
bibliothèque d'Alexandrie.
Son édition Critique d'Homère, découverte
au XVIIIe siècle à Venise, fait toujours autorité.
ARISTIDE DE MILET (IIe
s. av. J.-C.)
Écrivain grec, auteur de contes érotiques, les Contes
Milésiens, qui inspirèrent les poètes latins, Ovide et
Pétrone entre autres.
ARISTIPPEDE
CYRENE
Disciple de Socrate et fondateur du mouvement
philosophique cyrénaique à Cyrène.
Sa fille, Arétée, lui succéda
et fut l'une des rares femmes philosophes de l'antiquité.
La doctrine cyrénaïque conduit à une sagesse et le bonheur
consiste dans un "système" de plaisirs qui se situent dans
la liberté qu'a l'individu à l'égard des objets et du temps.
ARISTOPHANE (445 - 385)
On sait peu de choses de sa vie si ce n'est qu'il est considéré comme le maître
de la comédie antique, et que les attaques qu'il
mena, notamment dans sa comédie les Chevaliers en 424 contre le démagogue
Cléon lui attirèrent un procès
dans lequel il fut accusé d'avoir usurpé les droits de citoyen.
Il fut reconnu innocent.
Il débute très jeune au théâtre, sous
le nom d'un ami car il n'était pas majeur. Il compose 44 pièces dont il nous
reste 11.
Avec une hardiesse étonnante, Aristophane s'attaque à tout, aux institutions,
aux actes politiques, aux particuliers, aux hommes d'État et même aux dieux.
Dans les Acharniens (425), la
Paix (421), Lysistrata (411),
plaidoyers en faveur de la paix, il s'élève contre les partisans de la guerre
du Péloponnèse qui devait ruiner Athènes.
Les Guêpes (422) et les
Cavaliers dénoncent la sottise du peuple athénien, qui passe son temps
à rendre des jugements et néglige les affaires importantes. Les
Grenouilles (405) sont dirigées contre Euripide,
dont les tragédies (d'après Aristophane),
contrairement à celles d'Eschyle, corrompaient
le goût et la morale. Dans les Nuées (423),
il moque la philosophie de Socrate, présenté
comme le sophiste le plus dangereux; l'Assemblée
des femmes (392) est une critique des théories communistes et féministes
mises à la mode par les sophistes. Il imagine, dans les
Oiseaux (414), une cité idéale, bâtie entre le ciel et la terre par
les oiseaux, exempte des inconvénients politiques des cités terrestres, et dont
l'accès n'est permis aux dieux mêmes que sous certaines conditions. Citons également
les Fêtes de Déméter (411) et Ploutos (388).
Le style d'Aristophane est coloré, plein d'imagination et son
humour repose essentiellement sur l'exagération et la parodie dirigée
contre les nouveaux courants intellectuels et culturels. Il n'épargne
rien ni personne et sa crudité, valut à ses pièces de n'être
pas imitées par les romains ni reprises les siècles suivants leur
naturalisme souvent obscène étant mal considéré
par les mentalités formées au christianisme.
ARISTOPHANE DE BYZANCE
(257 - 180)
Directeur de la bibliothèque
d'Alexandrie, c'est un savant d'une grande érudition, réputé
pour sa mémoire. Il établit les premières éditions
critiques de plusieurs poètes grecs, dont Homère,
Hésiode, Pindare
et Aristophane et il est dit qu'il aurait
créé l'accentuation grecque
pour indiquer dans les manuscrits les passages soupçonnés d'être
des interpolations ou pour faciliter la compréhension des textes
Aristotélicisme
Philosophie dérivée de la pensée d'Aristote
qui place l'expérience concrète à la base de la connaissance.
ARRIEN DE NICOMEDIE (85
apr.JC. - 160 ?)
Grec, officier de l'armée romaine et auditeur d'Epictète
dont il nous a transmis quelques entretiens, il devient grâce à Hadrien
un haut fonctionnaire de l'Empire, notamment en Asie
Mineure avant de se retirer à Athènes
où il fut archonte en 145.
Parmi ses écrits ont été conservés : un Périplous
de la mer noire, un livre de tactique, 7 livres d'Anabase d'Alexandre
qui sont le récit des conquêtes d'Alexandre
d'après Aristobulos et Ptolémée
Ier, ainsi qu'une description de l'Inde.
ASCLEPIADE (320
- ?)
Originaire de Samos, il fut l'un des premiers auteurs d'épigrammes
et un grand nombre de ses poèmes ont été conservés
dans l'Anthologie Grecque. Il s'est
surtout illustré dans l'épigramme sympotique qui célèbre
le banquet et les plaisirs.
Assemblée des femmes (l')
Comédie d'Aristophane
présentée en 392 dont le thème est la prise de pouvoir
par les femmes alors que le monde grec les excluait de toute vie politique.
Au terme de la conspiration menée par Proxagora, celle-ci avec
ses compagnes déguisées en hommes, remplissent l'assemblée
et font adopter une motion transférant le contrôle des affaires
de l'état aux femmes.
L'une des particularités de la pièce est le rôle restreint
laissé au choeur qui ne chante pas avant la
fin. Il préfigure l'art dramatique du IVème siècle.
Ataraxie
Quiétude, tranquilité de l'âme que rien ne vient troubler.
L'ataraxie, dans les doctrines anciennes telles que l'épicurisme,
le stoïcisme ou le scepticisme
est considérée comme la plus haute forme de bonheur, le but suprême
de la vie.
ATHENEE (IIIe s.)
Écrivain grec de Naucratis en
Égypte, auteur du Banquet des
sophistes en 15 livres, dialogue qui regroupe 23 savants dînant ensemble
et conversant sur tous les aspects de la nourriture et abordant de multiples
sujets précieux pour les informations qu'il contiennent sur la vie quotidienne
dans l'Antiquité.
Atomisme
Théorie développée par Démocrite,
et adoptée par Epicure comme le
fondement de sa morale philosophique par laquelle l'univers est composé
d'invisibles et d'indestructibles éléments : les "atomes".
Atticisme
Qualité de pensée et de style propre aux auteurs attiques
des Ve et IVe s. avant J.-C., faite de finesse, d'élégance et de précision.