CALLIMAQUE DE CYRENE (310
- 240)
Poète et grammairien qui composa
quelques 800 ouvrages à Alexandrie,
des Hymnes, des Epigrammes,
quatre livres sur "les causes" (explications de mythes),
un récit épique l'Hèkalè, des Iambes.
Ptolémée II
Philadelphe lui demande également de préparer un grand
catalogue, "Pinakes" (ou "tables") répertoriant
tous les livres de la bibliothèque
d'Alexandrie : il atteindra 120 volumes. Son œuvre abondante incarne
la tradition précieuse et érudite de la poésie alexandrine, mais il en reste
peu, quelques hymnes, épigrammes et élégies,
ainsi qu'une traduction latine de son poème la Chevelure de Bérénice.
L'ensemble de son oeuvre lui a permis d'être considéré
comme le maître de la poésie
hellénistique.
CALLINOS D'EPHESE(VIIème
siècle)
Auteur lyrique de l'époque
archaïque, auteur d'Élégies d'inspiration
guerrière, dans lesquelles il exhorte ses concitoyens à prendre les armes et
défendre leur pays. Si l'appel est direct, la diction reste toutefois homérique
et de nombreux éléments épiques. Il n'en reste que
quelques fragments.
CALLISTHENE (370
- 327)
Historien d'Alexandre
le Grand, et parent d'Aristote.
On lui attribue, à tort, une biographie du souverain macédonien, qui inspira
l'auteur du Roman d'Alexandre. Il fut le collaborateur d'Aristote
lorsque celui-ci dressa la liste complète des vainqueurs des jeux
pythiques depuis les temps les plus anciens. Après une querelle
avec Alexandre, il fut soupçonné d'être impliqué
dans un complot contre l'empereur et fut exécuté. Cet assassinat
attira sur Alexandre l'hostilité marquée de l'école
d'Aristote.
CARNEADE (213 -
129)
Philosophe sceptique originaire de Cyrène.
Sa direction de l'Académie
d'Athènes marque un nouveau
tournant dans l'évolution du scepticisme.
Pour Carnéade, aucune certitude n'est possible, et il n'existe
aucun critère permettant de dire qu'une sensation est juste ou ne
l'est pas. La réalité peut être très différente
de la perception que nous en avons. En 156, Carnéade scandalise
les romains en tenant volontairement, à 2 jours d'intervalle, des
discours opposés sur le thème de la justice. Cet exercice
scolaire (traditionnel chez les grecs), dans lequel on discute pro
et contra correspond à l'esprit de la nouvelle académie.
Toutefois Carnéade ne pense pas que toutes les opinions sont
équivalentes. Certaines sont plus vraisemblables que d'autres et
il distingue des degrés de probabilité.
Il attaque un grand nombre de dogmes stoïciens
et épicuriens, soulignant leur invraisemblance.
A la lumière de ses critiques, les stoïciens modifièrent
certaines de leurs théories. Pour lui, le droit est le résultat
d'une convention entre les hommes, d'un contrat social et n'a aucun fondement
dans la nature qui, par elle-même est totalement neutre du point de
vue moral.
Cavaliers (les)
(424)
Aristophane s'en prend aux démagogues,
politiciens, et autres fauteurs de guerre, Cléon,
chef du parti démocratique
athénien arrivant en tête. Cléon, déjà
violemment attaqué dans les Babyloniens, avait voulu se venger
d'Aristophane en le poursuivant devant le conseil et avait failli
le faire condamner. Aussi fut-il à nouveau attaqué dans les
Acharniens et plus vivement encore dans les cavaliers.
Centons homériques
Les épopées d'Homère
étaient à l'origine une tradition orale ce qui faisait de
chaque représentation une improvisation totale.
Afin de la faciliter et respecter les strictes contraintes de versification,
les aèdes mémorisaient ce que l'on
a appelé des "centons", groupes de mots de divers
types métriques pouvant s'adapter à
différents contextes. Ils étaient de longueur variable allant
d'un nom associé à un adjectif tel "Achille aux pieds
rapides" à plusieurs vers. Cette utilisation explique la
nature souvent répétitive de certains vers.
CHARITON DE LAMPSAQUE (fin
du Ier s.)
Écrivain grec d'Asie Mineure,
auteur des 8 livres des Aventures de Chaereas et de Callirrhoé, l'un
des plus anciens romans d'aventures sentimentales
de la littérature occidentale. L'héroïne, enterrée comme
morte après son mariage, reprend conscience dans son tombeau et est enlevée
par des brigands fouilleurs de tombes. Elle et son amoureux finiront par se
retrouver mais non sans avoir affronté de nombreuses aventures. Le style
du roman est agréable et l'intrigue sert de prétextes à
de multiples narrations, lettres ou descriptions qui rappellent beaucoup la
doctrine des sophistes.
Choéphores (les)
Second volet de l'Orestie, tragédie d'Eschyle
en 3 parties. Oreste est
le héros des Choéphores (désigne en grec ceux qui portent les offrandes
funéraires). La pièce commence sur le tombeau d'Agamemnon.
Oreste s'apprête, sur l'ordre d'Apollon
et avec les encouragements de sa sœur Électre,
à venger l'assassinat de son père en tuant sa propre mère. Déguisé, il s'introduit
donc chez elle. Dupée mais quelque peu inquiète, celle-ci fait chercher
Égisthe. Oreste
tue ce dernier puis, insensible aux supplications de Clytemnestre,
égorge celle-ci sans hésiter. Mais il sombre bientôt dans le délire : les
Érinyes, déesses redoutables chargées de châtier ceux qui ont versé
le sang de leurs parents, le harcèlent et le terrorisent; il s'enfuit et
se réfugie à Delphes, au sanctuaire
d'Apollon.
Chur
Groupe chanteur et danseur lors des cérémonies religieuses. Les
curs pouvaient être des churs d'hommes, de jeunes
garçons ou de jeunes filles qui interprétaient des uvres
lyriques, accompagnés par la cithare.
Au Vème siècle, leur rôle dans la tragédie
ou la comédie est important : toutes
les parties chantées leur sont réservées.
CHRYSIPPE (280-205)
Philosophe, il dirigea le portique après Cléanthe
qui l'avait converti au stoïcisme. Ses
ouvrages donnèrent au stoïcisme sa logique et sa structure.
Il ne nous reste que quelques fragments de son oeuvre, mais d'après
Diogène Laërce, il en aurait écrit environ 700.
CLEANTHE (331
- 232)
Successeur de Zénon à
la tête de l'école stoïcienne.
Dans son enseignement moral il insistait sur le désintéressement
expliquant qu'il n'y avait pas grande différence entre faire le bien
pour son propre profit et nourrir le bétail pour le manger ensuite.
CLEMENT D'ALEXANDRIE
(150 - 230 ap. J.C.)
L'un des premiers pères de l'église grecque. Il réalisa
la fusion de la philosophie et de la théologie en empruntant les
idées du platonicisme. Les chrétiens
doivent se préparer à leur ascension vers Dieu et le gnosticisme
est une part importante de sa doctrine car il permet de recevoir la connaissance
sacrée. Connaissance et foi sont intimement liés.
CLEOBULE DE LINDOS
Contemporain de Solon qui
compte comme lui au nombre des 7 sages
. Auteur d'odes et de poèmes gnomiques
plus ou moins obscurs.On lui attribue souvent la maxime : "la mesure
est la meilleure des choses"
Comédie
Du grec "komos" (fêtes
en l'honneur de Dionysos)
et "oïdê" (chant). Pièce de théâtre
qui fait rire. Après le prologue et
l'entrée du chur le spectateur assiste
à la dispute entre acteurs et à l'exposé de ce que
pense le poète. Le public est directement interpellé. Il faudra
attendre le Vème siècle pour que la comédie
trouve officiellement sa place dans les festivals athéniens.
Comédie Ancienne
(Vème siècle)
Du grec "komos" (fêtes en l'honneur
de Dionysos) et "oïdê"
(chant). Au IVème siècle lorsqu'Aristote
tente de définir le genre de la comédie dans sont traité "la poétique",
ses origines se perdent déjà dans la nuit des temps. Il semblerait qu'elle
soit née d'improvisations et associée aux Dionysies
des Champs mais il est difficile d'acquérir la moindre certitude. Toute
comme la tragédie, la comédie raconte
une histoire. Par contre, au lieu de puiser ses sujets dans le mythe,
elle met l'actualité en scène faisant allusion aux événements du jour ou
personnages en vogue du moment. Tous les moyens sont bons pour faire rire
le public, la scène est parsemée d'objets divers offre une image haute en
couleurs, les acteurs rotent, s'empiffrent et boivent… L'auteur n'hésite
pas à utiliser le cynisme, critique sans vergogne tout ce qui lui paraît
criticable et naturel et franchise se mêlent sans cesse pour la plus grande
joie des spectateurs.
Côté composition, la comédie répond à une structure fixe, mais au
sein de cette structure règne une totale liberté de forme et de paroles.
Le chœur donne souvent le ton par ses costumes
et sa manière d'être et son apparition était probablement très attendue.
prologue
(scène où s'engage l'action)
parodos
(entrée du chœur composé de 24 choreutes qui chantent et dansent)
parabase
(interruption de l'action au cours de laquelle le chef de chœur (coryphée)
se présente devant les spectateurs au nom du poète, expose ses idées personnelles
agôn
(scène de combat ou débat contradictoire entre deux acteurs)
série de scènes
finales sur le mode de la farce qui illustrent les conséquences de la
victoire du héros
exodos
(sortie du chœur)
Seuls l'agôn et la parabase répondent à un cadre métrique
précis. Il est important de noter que des premières comédies attribuées
à Susarion de Mégare (vers 570), Epicharme
de Cos (vers 560), Cratinos (vers
484-419), Eupolis,… seules restent aujourd'hui
les comédies d'Aristophane d'Athènes
(445-386).
Comédie moyenne
La période de la comédie moyenne s'étend d'environ
400 à 320 et correspond essentiellement à ce qu'on appelle
la comédie de moeurs ; Il n'en reste pratiquement rien, mais
ce fut une période d'expérimentation marquée par la
défaite athénienne à la fin de la guerre
du Péloponnèse : les personnages deviennent plus cosmopolites,
la parabase a disparu et le rôle du choeur
a beaucoup diminué. Les intrigues basées sur la mythologie
coexistent toujours, mais les sujets de prédilection des auteurs
deviennent la satire de personnages familiers ou les réalités
de la vie quotidienne.
Malheureusement, à l'exception des dernières comédies d'Aristophane
aucune n'a survécu en entier et il ne reste que des titres ou des noms
d'auteurs comme Antiphane, Alexis
(vers 372-290), Diphile, Eubule...
Comédie nouvelle
C'est à partir de la mort d'Alexandre
que l'on commence à parler de comédie nouvelle, une
comédie de caractère et d'intrigue représentée
par des auteurs constamment imités et copiés par les latins.
Les oeuvres de la comédie nouvelle sont organisées
suivant un schéma qui procède de la comédie
ancienne : 5 actes séparés par des entractes sans rapport
avec la pièce et interprétés par le choeur
dont c'est désormais le seul rôle.
Le succès de ces pièces tient surtout à la description
faite des personnages, de leurs humeurs et sentiments ce qui leur donne
un caractère universel renforcé par une codification claire.
Par exemple, Daos est toujours un esclave, Gorgias un paysan,
ou Smikrinès un vieil avare...
On sait également que la comédie nouvelle disposait d'une
quarantaire de masques et que la simple apparition d'un personnage fournissait
de précieuses indications au public quant à son âge,
sa condition sociale ou son rôle...
Le plus grand représentant de la comédie nouvelle est
Ménandre d'Athènes, auteur de plus de cent pièces
où les aventures sentimentales ou romanesques jouent le plus grand rôle,
mais également Philémon, dont
60 de ses titres nous sont parvenus..
Contes Milésiens
Ouvrage d'Aristide de Milet dont
il ne reste que des fragments, mais il s'agissait probablement de récits
d'amour et d'aventures comportant une dose d'érotisme car les Parthes
furent choqués par un exemplaire trouvé dans leur butin en
53.
CORINNA (VIe - Ve s.).
Poétesse grecque béotienne comme Pindare,
elle composa des poèmes lyriques inspirés
des légendes de son pays
Cothurne
Brodequin porté par les comédiens de la tragédie
grecque qui en devint le symbole. Etant donné que le cothurne
pouvait se porter indifféremment à chaque pied, le nom servit
à désigner ironiquement un politicien prêt à
soutenir n'importe quel parti.
CRANTOR (335
- 275)
Philosophe originaire de Cilicie, il fut membre de l'Académie
et écrivit un commentaire sur le Timée de Platon.
CRATES DE MALLOS (?
- ?)
Erudit de l'époque hellénistique
qui vécut à Pergame
et s'illustra dans la critique homérique.
CRATES DE THEBES (365
- 285)
Influencé par Diogène,
il s'installa à Athènes
et doit sa réputation à sa totale adhésion à
la doctrine cynique. Après avoir renoncé
à sa fortune, il s'est borné à satisfaire ses besoins
vitaux et parvint ainsi à une indépendance presque totale.
CRATINOS (Ve s. av. J.-C.).
Poète comique, l'un des représentants de la comédie
ancienne". Il aurait écrit une vingtaine de pièces, parodies d'histoires
mythologiques ou satires personnelles. En 423, lors d'un concours, sa comédie
la Bouteille l'emporta sur les Nuées, d'Aristophane.
CRITOLAOS (IIème
S.)
Philosophe de l'école péripatéticienne d'Aristote
. Adversaire de la rhétorique comme Platon,
il reconnait cependant les extraordinaires qualités de l'orateur Démosthène.
Cycle épique
A côté des oeuvres d'Homère,
il existait un grand nombre de poèmes épiques dits "homériques" composés
en hexamètres dactyliques, mais presque intégralement
disparus. Le cycle épique faisait revivre des épisodes de la guerre
de Troie autres que ceux traités dans l'Iliade
et l'Odyssée. Par exemple, une scholie
montre que le dernier vers de l'Iliade "Ils honorent ainsi la
dépouille d'Hector aux chevaux bien domptés" avait une variante : "Ils
honorent ainsi la dépouille d'Hector. Vint alors l'Amazone, fille de l'ardent
Arès, fléau des hommes", hexamètre qui devait réunir cet épisode à un
autre poème, l'aéthiopide, consacré
au récit du combat entre Achille
et Penthésilée, reine
des Amazones.
La petite Iliade est une autre suite de l'Iliade en 4 chants,
aujourd'hui perdue et attribuée à Leschès de Mitylène De la même
manière, Aristoxène de Tarente
évoque une version plus brève de l'ouverture du poème qui servait de transition
avec le poème précédent. L'Iliade n'était donc qu'un maillon d'une
chaîne de poèmes tous regroupés en un "cycle". Ce cycle épique remontait
aux origines de la race des dieux et retraçait ensuite toute l'histoire
de la guerre de troie jusqu'à donner une suite à l'Odyssée. A ce
cycle, on y rattachait encore les 3 épopées Thébaines
la Geste d'Œdipe, la Thébaïde, et les Epigones.
D'autres épopées, probablement composées plus tard, ne furent jamais rattachées
au Cycle Epique.
Cyclope (le)
Drame satirique d'Euripide
qui date de 412. Dionysos
a été capturé par des pirates et Silène
accompagné de ses satyres
se lance à leur poursuite pour tomber aux mains du cyclope
Polyphème. Ulysse
et ses compagnons arrivent mais sont également fait prisonniers par Polyphème.
Leur évasion sera ensuite traitée de manière très
semblable à L'Odyssée dans laquelle ils crèvent
l'oeil du cyclope et s'échappent accrochés au ventre de
ses moutons.
Cynique
Il s'agit d'une école philosophique dont les membres sont des personnages
d'origine modeste qui vivent en marge de la société. Antisthène,
élève de Socrate
au même titre que Platon
se brouillera rapidement avec lui, né aristocrate.
L'ascèse, l'entraînement des cyniques, vise à
rendre l'homme endurant et à lui donner la maîtrise de soi
pour atteindre un idéal d'apathie, d'absence de passion. De l'enseignement
de Socrate, les cyniques n'ont retenu que l'ironie, la dialectique
négative et l'indépendance d'esprit.
Une figure importante du cynisme est Diogène
de Sinope qui pousse la doctrine jusqu'à la provocation et
le mépris de toute convention sociale. On le représente sale,
impudique, couchant n'importe où... il habitait, dit-on, dans un
tonneau.
Les cyniques n'élaborèrent pas un vrai système
philosophique et ne furent jamais organisés en école, si bien
qu'ils ont arboré au fil du temps et des lieux, un grand nombre de
croyances différentes, tout en maintenant une doctrine centrale d'autosuffisance
capable d'apporter le bonheur malgré les aléas de la vie.
Cyrénaïque
Mouvement philosophique qui tire son nom de Cyrène
d'où était issu Aristippe
son fondateur, disciple de Socrate.
Sa fille, Arétée, lui succéda
et fut l'une des rares femmes philosophes de l'antiquité.
La doctrine cyrénaïque est supposée mener à
la sagesse et au bonheur dont les plaisirs se situent dans la liberté
qu'a l'individu à l'égard des objets et du temps.
Cyropédie (la)
8 livres écrits par Xénophon
qui relatent la carrière de Cyrus
le Grand, roi de Perse
de manière romancée. Cyrus y est idéalisé,
tout comme le sont la constitution Perse et l'éducation de Cyrus.
Les tactiques militaires sont celles de Xénophon.