MYTHOLOGIE
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Religion

Dans la Grèce antique, mythologie et religion ne font qu'un.
La religion grecque qui ne se fonde sur aucun texte sacré imprègne pourtant la vie domestique, sociale et politique comme en témoignent les contes et légendes transmis par la tradition orale (aèdes ou plus simplement mères de famille), mis en forme par les auteurs archaïques (Homère, Hésiode) avant d'être enrichis au Vème siècle par les auteurs tragiques ou épiques (Eschyle, Sophocle, Euripide...)

Dans ces récits, les dieux ne sont pas de simples mortels, mais des puissances supérieures présentes partout qu'il s'agit de se concilier par des manifestations de piété. Ces dieux ont une patrie, l'Olympe, un roi, Zeus, et une organisation très semblable à celle des hommes (assemblées, débats, bureaucratie...)

Physiquement semblables, dieux et déesses ne se différencient de l'homme que par une taille supérieure ou des facultés surhumaines. Bien qu'en principe immortels, ils empruntent également aux hommes vulnérabilité et psychologie : ils peuvent être blessés, connaître la douleur, ressentir toute la gamme des sentiments humains ou encore expérimenter disputes, trahisons, vengeances... Ce sont d'ailleurs ces traits de caractère qui font toute la richesse et l'intérêt des récits mythologiques que nous connaissons.

Pendant ce temps, les hommes tentent de s'attirer leurs bonnes grâces en priant, en procédant à des rituels sacrificiels, en organisant de nombreuses fêtes, en étant à l'écoute des phénomènes naturels considérés comme des "signes divins", en consultant des oracles et en entretenant de nombreux lieux de culte (temples, autels, ou simples endroits déclarés sacrés tel le bois d'Athéna à Sphactérie). Etant donné que pour les grecs la vie après la mort n'existe pas, ces pratiques n'ont pas pour objectif d'obtenir le salut de l'individu mais visent simplement à assurer de la pérennité de la communauté. Les prêtres, simples citoyens, sont des fonctionnaires élus qui doivent -outre leurs fonctions liturgiques-, entretenir et gérer les sanctuaires.

Aux Vème et IVème siècles, politique et religion étant intimement mêlés, on assiste à toute une série d'événements malheureux (invasion perse en 490, épidémie de peste en 429, échec de l'expédition de Sicile marquée par la trahison d'Alcibiade, défaite d'Aigos-Potamos en 404 ... ) qui provoquent une baisse de confiance envers la cité et les dieux qui ont failli à leur mission protectrice. C'est à cette époque que de nouveaux courants de pensée apparaissent, et qu'une religion plus personnelle, fondée sur le contact direct entre l'homme et son dieu voit le jour, jetant ainsi les bases de l'athéisme et du monothéisme.

Ces nouvelles philosophies, qui échappent au contrôle de la cité et de la communauté sont rejetées et leurs auteurs souvent persécutés, tel Socrate. Toutefois, malgré la répression, la crise s'accentue car les divinités poliades se sont révélées incapables de préserver l'indépendance des cités. Une foi plus individualiste se répand, un syncrétisme s'opère avec des dieux étrangers et modifie le panthéon :

Zeus en sort grandi dans la mesure où il n'a jamais été associé à une cité précise. Il annexe le dieu égyptien Amon et devient ainsi le sauveur des hommes.
Cybèle, Adonis et Astarté arrivent d'orient et se répandant dans tout le monde grec.
Isis est assimilée à Déméter, Thôt à Hermes,
Asclépios devient l'ami des hommes et une personnification de la providence.
Les cultes à mystères, associations religieuses, astrologie et autres pratiques superstitieuses se développent ouvrant ainsi la voie aux périodes troublées qui suivront ....